La première extase et le premier échec de Jean Martin dans le roman "La More dans l'âme" de Patryck Froissart (15/07/2019)

Dans ce chapitre, le jeune Jean Martin, quelques jours après son arrivée dans le royaume du Tajeldit, fait la connaissance de la jeune répudiée Tunaruz par l'entremise du trafiquant Philippe Aguilar et de sa maîtresse Damya. En la compagnie de son collègue Maurice, d'une autre jeune divorcée Takelwêt, de Philippe et de Damya, le personnage principal de ce roman vivra une soirée et une nuit qu'il ne sera pas près d'oublier...

Extrait: la première extase et le premier échec de Jean Martin

avec les chikhates Damya, Tunaruz et Takelwêt

Damya plaqua sur un électrophone un disque d’un grand chanteur de dakka et de gnaoua d’un pays voisin.

Fouettée par l’air des chants chacune sortit de soi.

Le rythme libératoire électrisa les hanches et décoinça les rotules ! Iwa ! Les bayadères de circonstance murent sans retenue leur armature, et les formes transparurent et puis se précisèrent, la jupe ayant chu, et le tchamir l’ayant suivie, au travers des minces combinaisons d’intérieur dont les tulles sous les suées perdaient de leur opacité et dont les échancrures latérales infiniment vers le haut s’allongeaient, et vers le bas s’élargissaient.
Animées par les ardeurs qui leur montaient des reins, leurs mains artistiquement ornées dégrafèrent les aqâad qui étranglaient initialement leurs cols sveltes, et éployèrent les revers des chemises sur le sillon perlé de sudation qui s’évasait ou s’étranglait au mitan des mamelons au gré des ondulations des thorax, jusqu’à ce que les soies fussent lâchement décloses et que le nu se fût quasiment fait de la glotte au nombril, précisément jusqu’au foulard lourdement frangé dont elles s’étaient ceintes pour souligner leurs déhanchements.

Les seins synchronisés avec le saint-crépin voltigeaient, pendulaient, dans leur si dense et pourtant si flottante gravité, en la corolle épanouie des voilures qui volaient telles de graciles ailes, et les almées sous la syntaxe musicale ancestrale torsionnaient leur corps serpentin, tantôt secoué par un tangage syncopé, tantôt projeté par un roulis échevelé, et le manège en pâmait les amateurs, syntonisés dans l’eurythmie de cet ahwach ensorcelant.
De leurs coups de talons soigneusement noircis au henné barbaresque, les houris capripèdes firent au travers de la natte sonner et frissonner la terre.

Elles entrèrent dans la transe.

 

Tunaruz, compagne éphémère de Jean Martin

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Takelwêt, compagne éphémère du soldat Maurice
 
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Damya, la sublime maîtresse de Philippe Aguilar
 
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16:29 Écrit par Patryck Froissart | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : danse érotique, soirée orgiaque | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |