Contredanses macabres: synopscènes (06/06/2025)

On peut d'ores et déjà le commander directement chez l'éditrice:
Un souffle noir traverse ce recueil comme un vent de fin du monde. Poète en rupture, en colère, en verve, Patryck Froissart orchestre une sarabande de visions, de cris, de satires et de prières païennes. Un éclat – de chair, de verre, d’étoile – projeté par un verbe incandescent. Ici, les dieux tombent de leur piédestal, les peuples s’égarent dans les ruines de Babel, les amours se consument dans le fiel. Et pourtant, entre les lignes fauves, un désir d’humanité affleure, indocile, tenace. Avec cette fresque lyrique et caustique, le poète nous tend un miroir sans complaisance. Il y a de la démesure, de l’outrance, de l’irrévérence, mais aussi une vibrante espérance : que le verbe, encore, sauve ce qui peut l’être.
(Note de l'éditrice, Amalia Achard.

Contredanses macabres

 

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''L'homme est naturellement bon.'' Merci, Rousseau! Voilà un postulat qui m'a fait, lorsque je l'ai lu, une sacrée belle jambe!

Admettons.

Si Dieu existe, si l'homme est sa créature, si cet homme est naturellement bon, on en déduirait tout aussi naturellement que c'est Dieu qui l'a fait bon.

Or l'homme n'est pas bon, on le constate à longueur de temps.

''C'est la société qui le pervertit.'' Merci, Rousseau! Voilà un autre postulat qui m'a fait, lorsque je l'ai lu, une seconde sacrée belle jambe.

Fort de mes deux belles jambes rousseauistes, je me suis mis debout et j'ai voulu regarder Dieu en face, pour en savoir davantage, comme ont tenté de le faire en leur temps les personnages psychédéliques de Michel Lancelot.[1]

Je ne l'ai pas plus vu que Guy Béart ne l'a vu à Amsterdam.[2]

Alors je me le suis créé.

Je l'ai fait poétiquement, en usant, en abusant, certains diront en mésusant du Verbe, ce Verbe qui se serait fait Dieu (ou inversement) juste avant de créer le monde et de faire en sorte que la lumière fût.

Un Dieu-Verbe ne peut pas ne pas apprécier la poésie. Je lui dédie la mienne.

Ma poésie...

Pour me donner un genre.

Quelle poésie?

Classique?

A forme fixe?

Libérée?

Avec ou sans rimes?

Prose poétique?

Poésie prosaïque?

Je n'ai que faire de ces taxinomies. Je « fais » comme « ça » vient, en donnant du sens au son, et du son au sens.

Le verbe grec poïen qui est la racine étymologique de notre poésie, on le sait, se traduit en français par « faire ».

Or Aragon précise, avec raison, car le poète a toujours raison, que faire signifie chier.

Je verbifie. Je poétifie. Je « fais », à la va-comme-je-pousse. Je tartis mes pages.

Je « fais » le monde, tel que je le vois, tel que je le sens, pouah, tel que nous sommes tous en train de nous le pourrir, de nous le massacrer…

 

C'est, pour moi, une démarche de déconstipation mentale.

 

[1]             Michel Lancelot – Je veux regarder Dieu en face – Ed. J'ai Lu (1972)

[2]             Guy Béart – A Amsterdam - 1976

Patryck Froissart
Patryck Froissart, originaire du Borinage, a enseigné les Lettres dans le Nord de la France, dans le Cantal, dans l’Aude, au Maroc, à La Réunion, à Mayotte, avant de devenir Inspecteur, puis proviseur à La Réunion et à Maurice, et d’effectuer des missions de direction et de formation au Cameroun, en Oman, en Mauritanie, au Rwanda, en Côte d’Ivoire. Membre permanent des jurys des concours nationaux de poésie de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France), rédacteur de chroniques littéraires pour La Cause Littéraire, membre du Comité de Lecture de la revue Art et Poésie, membre de la Société des Gens de Lettres, de la Société des Poètes Français…

12:10 Écrit par Patryck Froissart | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |