29/08/2015
Déport
Déport
Quand me baise à la lèvre ta brise d'ylang,
Je renie sans regret la bise boréale
A la lippe incisive,
Morveuse.
Quand ta houle m’enroule et qu'en tes bras je tangue,
J'oublie le canal morne et le chenal étale
De la Hayne et sa rive
Fangeuse.
Quand palpite ta palme en l'orbe du papangue,
Je hais le hêtre hâve à la drache hivernale
Et la grive furtive,
Frileuse.
Quand ta bouche hibiscus mange au miel de ma mangue,
J’exclus le spéculos, la gueuze et le maroilles
Et l’amer de l’endive
De Leuze.
Quand ton nimbe s’allume au ciel de ma varangue,
J'abolis la nuit blême et l'aube sépulcrale
De ma chambre native,
Houilleuse.
Extrait de "La Mystification" - Reproduction interdite.
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24/04/2015
Les bienheureux, de Patryck Froissart
Les bienheureux, de Patryck Froissart
Article dans BSC News
13:42 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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14/03/2015
Les oeuvres de Patryck Froissart
OEUVRES PUBLIEES DE PATRYCK FROISSART
LA DIVINE MASCARADE
La poésie est aussi propre à exprimer toute la beauté de la nature que toutes les laideurs dont l'homme la gangrène jusqu'à la menacer de destruction totale. De même, le poème peut être tout autant l'hymne à la grandeur de l'humanité que le pamphlet mettant à nu ses tares et ses hideurs.
L'amour, la haine, la paix, la guerre...
Dans la noblesse et dans la bassesse, dans ses conduites généreuses et magnifiques et dans ses actes d'égoïsme et de cruauté, dans les atrocités qu'il commet depuis toujours au nom des dieux qu'il vénère, l'homme est-il ou non agi par quelque volonté divine invisible qui posséderait et actionnerait toutes les ficelles?
Cette question inquiète, l'homme se la pose depuis qu'il a une âme, depuis qu'il est, justement, animé on ne sait par qui, ni par quoi, ni pourquoi.
Patryck Froissart, poète, romancier, nouvelliste, brosse dans ce sombre recueil, sans concession ni réserve, un tableau désespéré de l'état de nos sociétés, et en fait porter la responsabilité à Celui ou à Cela qui habite l'homme.
Lecture déconseillée aux dépressifs...
Disponible en librairie ou sur commande en ligne directement chez l'éditeur:
http://www.ipaginastore.com/fr/home/44-la-divine-mascarad...
ISBN: 9782367910352
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LES BIENHEUREUX
Après avoir été finaliste dans la catégorie "Littérature" pour le livre numérique de l'année 2013...
Après avoir remporté le prix spécial Fondcombe 2014...
"Les Bienheureux" de Patryck Froissart
obtient en novembre 2014 une excellente critique dans le magazine littéraire BSCNews de novembre 2014.
Synopsis :
A quel point le bonheur d’aimer ou d’être aimé peut-il se conjuguer avec l’acceptation de se soumettre aux exigences de l’autre, voire naître et croître à mesure que ces contraintes se changent en un asservissement s’accompagnant d’humiliations, de brimades, et, à l’extrême, de sévices susceptibles de provoquer la mort?
C’est la question que posent les huit nouvelles de cet angoissant recueil de Patryck Froissart.
La thématique du plaisir-souffrir est ici sous-tendue par le mythe de la femme fatale, de la sirène, de la Lorelei qui joue de la fascination qu’elle exerce pour précipiter les bateliers contre les rochers où se fracassera leur esquif.
Disponible en librairie ou sur commande en ligne directement chez l'éditeur:
http://www.ipaginastore.com/fr/home/16-les-bienheureux-version-papier-9782367910130.html
ISBN: 9782367910130
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12:52 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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03/02/2015
La divine mascarade, de Patryck Froissart
Une démarche de déconstipation mentale...
L'Histoire est un éternel recommencement, tel un ruban de Möbius qui questionnerait sur la véritable face de l'Humanité. Nulle dualité entre le bien et le mal mais plutôt... une sinistre et permanente compromission.
La poésie est aussi propre à exprimer toute la beauté de la nature que toutes les laideurs dont l'homme la gangrène jusqu'à la menacer de destruction totale. De même, le poème peut être tout autant l'hymne à la grandeur de l'humanité que le pamphlet mettant à nu ses tares et ses hideurs.
L'amour, la haine, la paix, la guerre...
Dans la noblesse et dans la bassesse, dans ses conduites généreuses et magnifiques et dans ses actes d'égoïsme et de cruauté, dans les atrocités qu'il commet depuis toujours au nom des dieux qu'il vénère, l'homme est-il ou non agi par quelque volonté divine invisible qui posséderait et actionnerait toutes les ficelles?
Cette question inquiète, l'homme se la pose depuis qu'il a une âme, depuis qu'il est, justement, animé on ne sait par qui, ni par quoi, ni pourquoi.
Patryck Froissart, poète, romancier, nouvelliste, brosse dans ce sombre recueil, sans concession ni réserve, un tableau désespéré de l'état de nos sociétés, et en fait porter la responsabilité à Celui ou à Cela qui habite l'homme.
Lecture déconseillée aux dépressifs...
Vous pouvez le recevoir en passant commande ici.
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05/10/2014
Eloge littéraire de la veulerie ou "Des bienheureux" de Patryck Froissart, par Christophe Vallée
Eloge littéraire de la veulerie
Ou des bienheureux de Patryck Froissart
Les bienheureux de Patryck Froissart est un recueil de nouvelles qui obéissent à une facture toute classique du point de vue de la technique littéraire : il s'y révèle comme maîtrisant parfaitement les codes de ce genre éminemment anglo-saxon. Il est vrai qu'ayant vécu à l'île Maurice, pays anglophone s'il en est, il sait que ce genre permet en peu de mots d'aller à l'essentiel même si certains des textes les plus longs peuvent s'apparenter à la sotie, genre bien français celui-là. Il a su éviter de tomber dans la description sociologique, le rôle de l'écrivain n'étant pas de copier la vie mais comme le disait Stendhal de refléter le bord d'un chemin par le biais d'un miroir qui forcément n'est qu'une représentation. Il a le don d'évoquer en quelques lignes non seulement une situation mais les climats dont parlait André Maurois à propos de l’âme de ses personnages.
D'abord on part sur une tonalité réaliste comme l'annonce de la construction d'un tronçon routier, et, selon la technique de Flaubert, progressivement on s'en écarte afin que la tragédie se mette en place, et à la fin il y a des morts qui font l'enrichissement de certains. Dans La voie de garage, la dureté du cynisme des descriptions et les trois dernières lignes sont un régal de perversité.
Mais aussi d'une certaine façon et paradoxalement dans toutes ces nouvelles sont sous-jacentes des leçons de moralisme à La Rochefoucauld ou à la Camus.
Méfiez-vous de l'humanité.
La technique est toujours la même : un début, un milieu, une fin pour des histoires riches en péripéties ironiques ou carrément comiques (Recette).
S'inspirant à la fois d'anecdotes sur fonds des paysages où il a vécu (le Maroc, l'Océan Indien, le Nord de la France), il s'inscrit dans une tradition littéraire nouvelliste française peu connue en dehors des classiques et pourtant particulièrement vivace au XXe siècle : il grossit les effets et ménage les surprises. Ses chutes sont admirablement drôles : en deux ou trois lignes l'affaire est réglée et la morale de l'histoire est tirée : « Les braves petites viennent d'épouser, nous apprend le carnet rose de la gazette locale, deux jumeaux mécaniciens qui sont associés avec leur beau-père ». On dirait du Marcel Aymé ou du Marcel Jouhandeau dans la précision cynique et le scalpel de l'écriture.
La description de l'espace est souvent aussi brève qu’efficace, elle plante le décor de la tragédie en route, l'intrigue se résume à deux ou trois éléments qui s'enchaînent ou à l'évolution d'un personnage qui chute brutalement de par sa veulerie, son inconscience, sa naïveté et sa méconnaissance du mal que peuvent faire les hommes.
Les grandes nouvelles, La voie de garage, La cure, La sangsue, La mante opèrent des glissements de point de vue, des mises en abîme, un jeu sur les assonances (en /ɛR/ dans La sangsue) ou sur les figures de style nommées (La mante) où les didascalies et les ellipses ne sont pas simplement dans le mot mais dans la chose.
Notons aussi la chronologie trompeuse entre le temps de l’écriture et la décennie à venir dans La cure.
Tout cela permet de multiplier les points de vue ; lecteur auteur narrateur personnage sont réunis par le jeu de l'écrivain qui prend un malin plaisir à conduire le lecteur sur le chemin du plaisir littéraire avec une telle perversité rhétorique.
La lenteur de la mise en scène et les descriptions au début des nouvelles se fracassant sur les chutes rapides ou les enchaînements de cause à effet produisent à la fin le rire ou l'effroi comme dans Recette dont une scène semble tirée de Chabrol.
L'écrivain unifie tous ces points de vue soit par l'intermédiaire d'un personnage soit par l'intermédiaire du narrateur soit par l'intermédiaire du lecteur afin de donner l'illusion de la vérité. Tout le vocabulaire est précis, avec quelques tirades à la Albert Cohen quand il s'agit de montrer la gloutonnerie sensorielle de certains personnages, avec la destruction des clichés comme dans le retournement de la dialectique du maître et de l'esclave comme dans La faille, avec les modes narratifs qui jouent sur la succession des dialogues et de la description, avec une langue qui alterne comme dans une polyphonie le sens ordinaire et l'herméneutique littéraire propre à un genre littéraire, tout cela concourt par une progression graduelle et tout en doute à remettre en cause les idées reçues dont parlait Flaubert.
Il ne s'agit pas simplement d'une narration mais d’un point de départ dans la réalité : La fille aux vidéodisques ressemble étrangement à un fait divers d’il y a quelques années. La souricière ou comment se débarrasser de l'importun est un thème classique dans la littérature nouvelliste. L'intrigue dressée en quelques paragraphes à l'incipit des nouvelles feint d'égarer le lecteur afin d'épuiser toutes les virtualités possibles d'une nature humaine égoïste, mauvaise, profondément amorale.
L'extériorité dans ces nouvelles apparaît toujours comme un deus ex machina qui va imposer un ordre au sujet en déclenchant la tragédie finale, même si la situation de départ est toujours une relation entre des personnes dans un rapport professionnel amical ou amoureux enchaînant une succession de jeux de possibles, soit comiques soit éminemment tragiques.
Froissart procède à la façon de Simenon menant une enquête policière afin de mettre à nu l’hypocrisie, d’écailler le vernis social, d’éprouver la bonne conscience du bon français moyen, comme le faisait Marcel Aymé, encore lui, dans ses nouvelles. La fin est toujours la même, inéluctable : l'exil, la solitude, la mort, l'échec, la frustration, la décadence et le désenchantement.
Au fond, même s'il s'en défendait, Patryck Froissart est un moraliste du Grand Siècle : ces petites bombes rédigées, présentées sous la forme d'un fait divers, d'une anecdote, sont de la nature d'une fable, voire d'une parabole de notre humanité dans un monde plein de bruits et de fureur raconté par un idiot comme le disait Shakespeare.
Le destin est implacable la subjectivité n'en est pas une, même celle de l'auteur puisque quand il dit Je il y associe aussitôt le nous comme dans la dernière phrase du recueil.
La société enferme l'homme dans un esclavage qui s'oppose à la revendication de la subjectivité, et le soumet à un code trop sévère… Cette contrainte est rendue ici par la métaphore des femmes dominatrices. La mante, la sangsue, ou encore La faille, si bien nommée, font penser à la Tristana de Bunuel ou aux Bonnes de Jean Genet.
La chair est triste hélas et j'ai lu tous les livres : heureusement qu'il y a l'écriture pour que nous échappions à nos démons. Telle pourrait être la conclusion de ce recueil polyphonique à plusieurs voix qui réveille en chacun le plaisir du texte.
À consommer sans modération.
Christophe Vallée
philosophe et écrivain
22:35 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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02/09/2013
Les bienheureux
Les bienheureux
A quel point le bonheur d’aimer ou d’être aimé peut-il se conjuguer avec l’acceptation de se soumettre aux exigences de l’autre, voire naître et croître à mesure que ces contraintes se changent en un asservissement s’accompagnant d’humiliations, de brimades, et, à l’extrême, de sévices susceptibles de provoquer la mort ?
C’est la question que posent les huit nouvelles de cet angoissant recueil de Patryck Froissart.
La thématique du plaisir-souffrir est ici sous-tendue par le mythe de la femme fatale, de la sirène, de la Lorelei qui joue de la fascination qu’elle exerce pour précipiter les bateliers contre les rochers où se fracassera leur esquif.
18:20 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : patryck froissart, les bienheureux, ipagination | |
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26/03/2012
iPagination
Site d'auteurs pour auteurs mettant en commun leur intérêt pour l'écriture, iPagination se présente comme suit:
Lisa
J'ai 25 ans mais cela fait dejà bien longtemps que j'écris et que je lis, car pour moi, ce sont deux des choses les plus importantes de ma vie. cela me permet de changer de la souffrance en rêve, de m'évader, comme avec une baguette magique. Ces moments je veux les partager avec le plus de monde possible car il ne faut pas renier le rêve, ni le bonheur qui tiennent parfois à si peu. je diversifie mon écriture depuis peu, ayant troqué la poésie contre des nouvelles et des contes. si vous voulez faire un peu de magie autour d'un verre, venez donc à l'ipapotage !
Jean-Marc
Après une vie bien rangée d'ingénieur dans les télécoms à Paris, j'ai décidé d'y mettre un grain de folie... Je rejoins Ipagination en tant qu'humoriste en herbe et pour y apporter ma connaissance des nouveaux outils de communication... Comme mon pseudo l'indique, je suis en charge des aspects marketing...Au fait... c'est quoi votre besoin ?
J'aime : l'histoire, l'économie, les figurines historiques , la cuisine (en tant que gourmet et Chef amateur), la prestidigitation, le chant, les mots cachés des sens et le sens caché des mots...
Je n'aime pas : le sport, l'opéra.
Léo
J'aime les mots, ceux qui crient les âmes, pansent les blessures, transmettent des états, des histoires et donnent vie à des personnages inoubliables.
J'aime ceux qui les produisent, les polissent, les partagent. Ceux qui gravent leur époque d'un témoignage, d'une empreinte, qui disent à qui voudra bien le lire, que nous avons existé, même imparfaits.
J'aime les fous d'écriture qui pensent secrètement pouvoir changer le monde s'ils étaient lus de façon planétaire. J'aime les artistes qui aiment à partager leur art, le mettre au service de bien d'autres, pour créer une unité inconnue jusqu'alors.
J'aime ces femmes et ces hommes qui œuvrent à rendre les choses possibles. Au cimetière des mots, j'aimerais me recueillir le sourire aux lèvres sur "utopie", lui déposer ma gerbe de rêves, sans plus aucuns regrets.
C'est pour cette raison que je crois en Ipagination, à ceux plus nombreux chaque jour, qui constituent ce magnifique projet et le font vivre, durablement, pour eux, mais aussi pour d'autres.
JeF
Je me suis reveillé un matin en me disant " tiens ... et si jamais je montais un site pour promouvoir autre chose que l'establishment littéraire, des gens nouveaux, un sang neuf, pour l'amour du partage plus que pour le business ?".
Je compte sur vous toutes et vous tous, et sur notre travail pour démontrer que ce n'était pas une idée totalement barge.
J'aime : Les escargots de Bourgogne, les jardins japonais, le rugby, les bananes flambées, les poèmes de Laforgue, le théâtre de Vian, la compagnie des femmes, Schubert, Beethoven, Nickelback, Evanescence, les maths, la philo, les boutons de manchettes, les whisky irlandais, les contes pour enfants, Nicolas de Stael, les aquarelles de Dürer, les matchs d'improvisation.
Je n'aime pas : Renoncer à un rêve, le manque d'enthousiasme, les sentiments négatifs, le chou fleur en salade, l'incivilité sous toutes ses formes, les pianos mal équilibrés, devoir porter des chaussures, les appartements mal aérés, le manque d'organisation.
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29/09/2011
La Mise à Nu: extrait 1
Le maître, indisposé, rentré chez lui avant l’heure, avait surpris son épouse extraordinairement nue, l’espiègle, qui ne l’avait pas entendu revenir, en beau train de batifoler caracoler cabrioler cultorgnoler follement de la cave au grenier avec l'adjoint au maire Innocent Boelaert, en transe, breloques brinquebalantes, qui lui pinçait lui agrouliait lui mordouillait en salivant les fesses bondissantes comme les singes ont usage de le faire à celles des Patagonnes.
Vla qu’i queur à perte haleine,
Pour attraper sin minou,
A l' cour, même à l' bass' cuijeine.
Et au guernier, tout partout1
Lorsque le mâle régulier, sorti brusquement de la soupente où il s’était un temps dissimulé pour apprécier la situation et se chauffer la bile, eut eu intempestivement interrompu la chevauchoire en chambre de l'échevin échevelé éperonnant l'écervelée qui fort arrutéliant s'était toute offerte au montoir, le barbichu avait précipitamment dissimulé sa courte pointe sous un couvre-lit qui ne lui appartenait pas, et s’était lâchement esquivé par la fenêtre vers la maison voisine, où sa propre (en un sens seulement, car elle était réputée très économe de savon) épouse vertueuse et verruqueuse, portant triple casaque boutonnée jusqu’au collet, avait été fort ébaubie d’abord, terriblement outrée ensuite, de le voir débarquer en cet équipage de marchand de tapis incompatible avec l'édilité.
Durant l’orageuse altercation née de la certitude que venaient de lui saillir du front, comme de celui d'Actéon, deux énormes andouillers, le nouveau cornupède avait serré fort fort le col désirable et délicatement potelé de la maîtresse du logis et du voisin.
J pélerina longtemps, en sortant de l’école, jusqu’à la rue Dervaux, s’attarda devant les grilles vertes de la maison, aux volets obstinément fermés, de son institueur,2 et scruta, renifla, écarquilla des yeux prêts à tout voir, quêtant dans l’atmosphère étrange qui envahissait la cour avec les queues de rat quelque fantomatique silhouette blanche, gracieuse et nue, jouant à loup ou à colin-maillard avec un diablotin aux pieds fourchus, à la barbichette incivile et aux « rognons qui berloquotent » (expression arthurienne), éléments qu'il assimilerait bientôt aux attribucules de l’Hermès de Praxitèle pensivement observés dans le Petit Larousse d'Arthur cruciverbiste.
L’homme avait pouvoir de mort sur soi et sur autrui! La révélation fut brutale, mais J s’en accommoda vite: il n’en perdit pas l’appétit, ce en quoi il ne différa pas de ses congénères.
1 Le voilà qui court à perdre haleine/Pour attraper son minou/Dehors, et dans la petite cuisine/Et au grenier, et tout partout
2 sic
16:39 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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04/09/2011
La Mise à Nu: la critique de Christophe Vallée
Que dire en tournant la page 562 de La Mise à Nu si ce n'est qu'on vient de lire un superbe ouvrage baroque, un fleuve profond de fantaisies musicales ayant la puissance d'une symphonie?
C'est en effet un véritable fleuve palimpseste avec une composition qui rappelle celle de Céline, de Joyce, des premiers Le Clézio, de Géants, ou de La Guerre, avec un art de la citation qui vient toujours en contrepoint par rapport au texte. Les références à la fois à la littérature du Moyen Âge, de la Renaissance, du XIXe siècle, et les clins d'oeil à Diderot, à Froissart bien évidemment, à Lautréamont, au Roman Inachevé d'Aragon et à tant d'autres, entrelacés dans le texte donnent à celui-ci une puissance, une force bien supérieure aux Femmes de Sollers auquel on pourrait le comparer (évidemment à l'avantage de Patryck Froissart puisque Sollers n'a fait que copier les Anglais). Ceci sans compter l'humour, et un travail sur la langue que l'on n'a plus l'habitude de voir depuis bien longtemps. Je suis stupéfait que Patryck Froissart n'ait pas trouvé une maison d'édition «normale», mais ça ne m'étonne pas puisque mon deuxième roman de quelques centaines de pages n'a lui-même pas trouvé preneur... Ce qui fait que j'ai renoncé pour le moment à le publier.
La Mise à Nu est un véritable tableau historique mais en même temps un voyage initiatique à la Michel Leiris avec une construction éclatée dont la structure permet la réunification, un mélange de style narratif classique, de romans américains des années 20, de baroque mais aussi de ce pointillisme qu'on trouve dans le Nouveau Roman et de références à la poésie de nombreux poètes, Aragon, Baillif, Mallarmé... Tout cela s'inscrit dans un tissu métaphorique permettant aux citations de ne pas alourdir le texte. Les références historiques étant pleines d'humour n'obèrent pas ce récit initiatique et donnent à l'ensemble une «fiction de réalité» qui autorise une lecture plurielle du roman en multipliant les points de vue.
Bref! Félicitations pour ce superbe ouvrage : mon édition indique que cet ouvrage a fait l'objet d'une première publication dans mon petit éditeur en 2011 : est-ce déjà la deuxième édition ?
Encore bravo!
Christophe Vallée
Philosophe, romancier
Publications de Christophe Vallée:
- Surface et profondeur (essai philosophique)
- Apparence et réalité (essai philosophique)
- Le Crépuscule de l'Aube (roman)
15:25 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (2) | |
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15/07/2011
La Mise à Nu: le commentaire de Toumi10
Bienvenue chez le ch’ti! Il n’y a pas que Dany Boon !
Avec son livre, Patryck Froissart n’a pas cherché à faciliter la tâche à ses lecteurs. Plutôt, c’est le contraire, il a tout fait (volontairement ou involontairement) pour monter la barre très haut, et pour l’attraper, il faut être armé d’une grande énergie culturelle et pratiquer la gymnastique intellectuelle. Quiconque lira ce bouquin trouvera des lacunes dans son instruction, car on ne peut pas tout savoir. Ceux qui sont modestes, humbles, et simples comme moi, le reconnaitront volontiers, et j'avoue personnellement que j’ai eu du mal à trouver le chemin pour le suivre. Ceux qui croient le contraire, et pensent qu’ils ont acquis assez de connaissances pour être à l’abri, pourront avoir quelques surprises!
Il faudra bien sortir le dictionnaire assez souvent, et même quelquefois il ne servira à rien !
Le talent de cet Erudit est grand et indiscutable, et le lecteur ne va pas tarder à s’en apercevoir dés les premières pages. Personnellement, je n’ai commencé à comprendre l’histoire, la façon, le style et la méthode d’écriture de Froissart qu’à partir de la 70ème page. Il tricote, et il coud avec plusieurs fils à la fois et de couleurs différentes, tout en zigzagant dans tous les sens, mais à l’arrivée, on se trouve avec un magnifique arc-en-ciel de savoir et de culture générale.
Il possède un style tout particulier, faisant chanter le verbe aux passé simple, passé antérieur, et au plus-que-parfait du subjonctif - chose moins simple - mais qui amuserait bien, au présent, notre érudit, et qui pourrait donner quelques idées et des leçons pour le futur.
Pendant certains passages du livre, cet intello s’emballe par moment comme un cheval fougueux, déchaîné, bouillant, plein de verve, et tant qu’il n’a pas aligné au moins dix ou quinze synonymes successifs d’un verbe, d’un adjectif qualificatif pour exprimer une idée qui lui chatouille les méninges et les neurones, il ne passe pas à la phrase suivante.
La poésie et la prose, à petite ou à grande dose, se mêlent à tout instant, plaidant toutes les causes.
On ne peut pas ne pas se rendre compte de son génie d’écrivain et de poète, et de son amour pour tout genre de poésie, écrite ou chantée par des grands comme Brel, Brassens, Ferré, et beaucoup d’autres de culture française ou étrangère, car ceci est flagrant tout le long du bouquin.
« La mise à nu » porte bien son nom et dans les deux sens : propre et figuré. Propre du moment que l’auteur présente des scènes de tendresse où J, le héros se trouve plus d’une fois en face de belles créatures en tenue d’Adam. Figuré, car Patryck Froissart ressuscite des histoires qui certainement reflètent des souvenirs vécus dans sa région du Nord de la France, connue jadis pour ses houillères et ses Corons, où travaillaient et habitaient les « gueules noires » à qui Emile Zola a rendu hommage dans son livre : Germinal, des souvenirs de la vie quotidienne, bien détaillés, de l’époque : le grand froid d’hiver, la grand-mère préparant sa marmite pendant que les enfants jettent des écorces d’orange dans le « kanoun », la vie dure des parents, et tout cela m’a fait penser à notre propre enfance à Béni Yazgha, à cette vie que nous avons racontée dans les premières pages de notre forum.
La période choisie par Patryck Froissart dans son livre se situe entre 1947, date de naissance de J, personnage principal du livre, et sa majorité en 1968, car à l’époque la majorité était à 21 ans. J a été bercé dans une famille communiste (à l’ancienne), bon élève, séducteur, (un vrai casanova), pourvu d'une libido bien développée depuis son jeune âge, s’intéressant à la lecture, à la philo et à la politique, puis est devenu un insoumis.
J’ai beaucoup apprécié ce bouillon de culture ; dés le départ Patryck Froissart a bien traité le problème du racisme qui ravage la société Française depuis les années trente ! Il a évoqué la plupart des événement qui ont marqué cette époque, sans jamais citer la date de l’année correspondante. Je pense que l’auteur l’a fait sciemment, pour tester nos mémoires.
Il a parlé d’hommes politiques, de chanteurs, de vedettes, d’ écrivains, de poètes, de l’indépendance de tel ou tel pays, ou de l’invasion d’autres, de la guerre froide, de l’assassinat et de l’enlèvement des leaders politiques comme Martin Luther King et Ben Barka …etc , et chaque événement a été traité d’une seule phrase, et casé au milieu d’une histoire.
Quant aux amateurs de Langues étrangères, l'auteur ne les a pas oubliés non plus, car cette lecture est garnie d’Anglais, l’Allemand, de latin et de Ch’ti (dialecte du Nord), ce qui m’a fait penser d’ailleurs, à nous, lorsque nous parlons « Yazghi » dans notre forum.
Le livre ne manque pas de scènes de plaisir et de tendresse dans ce monde de brutes ; même si certaines sont un peu «osées », j’ai beaucoup aimé le style, la description fine et agréable, d’autant que les termes employés sont pleins d’humour et de grâce, et les lecteurtrices ne peuvent que se régaler. Jamais de vulgarité. Il faut de tout pour construire un personnage, d’autant que la liberté sexuelle était une revendication de la jeunesse Française des années 60 !
Bravo à Patryck Froissart : vraiment c’est un livre à lire et à relire, même si au départ, on se demande si on aura le courage de continuer la lecture. C’est un défi à relever !
Encore BRAVO !
Je vais vous transcrire quelques passages choisis du livre, et j’espère que ce choix vous plaira. Juste pour vous donner une très petite idée sur l’ouvrage.
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J entraperçut, ce lisant, sans en posséder encore le foisonnant lexique, le penchant atavique de son espèce pour l’ostracisme et la xénophobie. Il apprendrait plus tard la définition stigmatique du horsain, la mise à l’index, l’intolérance, le préjugé, le traitement inégalitaire, le présupposé, l’animosité du coq de bassecour englué dans son monceau de fumier à l’encontre du libre migrateur de barbarie. Il s'est résigné en fin de compte à constater l’universalité de la haine de l’homme pour l’homme.
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Au plus feuillu du hallier ma daine, digue dondaine, en sa main pèsera pressera prisera pistonnera mes daintiers dilatés et puis me pamprera, turlupine, le thyrse. Nous batifolerons, muserons, nous mucherons, détalerons, nous levrauderons,...
J s’assit à sa place et plongea, tête baissée, comme un nageur qui fuit la touffeur et l’agitation de la plage, sans prêter attention à Arthur qui, jars jargonnant, jabot pigeonnant, ergot saillant, exerçait son art de la pariade sur les dodues gallinacées galloises dont les gloussements anglois s’estompèrent derrière le paravent que le roman tissa.
Dans la foulée, la débandeuse, redéboulant au corridor, avait sauté sur son consort, qui, sans faire son matamore, conceptacles flasquant dehors, pleurnichotant de tout son corps, avait tenté de fuir son sort, le dos penaud et le col tors, et, tout en le traitant de porc, lui avait envoyé très fort, la belle Angèle en rit encore, son doux genou dans les décors.
Quand J croisa Françoise, elle le toisa, narquoise. Il souhaita que l’Aultoise n’eût pas effacé l’ardoise et qu’elle feignît, sournoise, de ne plus lui vouloir noise. Alors d’une amicale phrase, elle l’eût mené, matoise, en l’embuscade grivoise de sa compagnie cauxoise pour un autre soir d’extase.
J y fut dorloté mignoté appouchenné adulé baisé adolisé talqué amicloté pouponné bradé ludiquement délangé par ses tantes, les six sœurs d’Arthur qui l’agazouliaient et lui faisaient bébelle à l’envi.
19:14 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (0) | |
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