28/08/2021
Li Ann ou Le Tropique des Chimères, critique de Paule Andrau
La critique de Paule Andrau
J'ai lu votre ouvrage avec plaisir : la cruauté de la peinture du microcosme d'un lycée s'estompe grâce à la légèreté du récit éclaté, articulant sa poly-énonciation sur le personnage masculin, central. Alternant ironie et tendresse, votre écriture qui touche parfois à la trivialité bon enfant d'un "San Antonio" rejoint la quête du langage, de ses infinies déclinaisons et de ses curiosités d'un Rabelais.
Avec quelle désinvolture - mais le romancier est roi dans son monde - vous "dégagez" les personnages importuns pour rendre votre "héros" aux émotions d'un premier amour retrouvé.
Le réseau complexe des voix féminines qui se tisse autour de "Jean Martin dit le Borain" et que domine un narrateur orchestral, me fait penser aux Bijoux indiscrets de Diderot, roman libertin et transgressif, où l'auteur, amusé, convoque, comme vous le faites, désirs, fantasmes, sensualité et passion autour du sultan Mangogul.
Agrégée de lettres classiques et professeur de Chaire supérieure, Paule ANDRAU a enseigné en Lettres Supérieures et Première Supérieure au Lycée Masséna (Nice).
Elle est l’auteure de Violences, un livre paru tout récemment chez Maurice Nadeau (Les Lettres Nouvelles).
18:46 Écrit par Patryck Froissart dans Critiques de mes livres, Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : passion, erotisme, intrigues, jeux de pouvoir, patryck froissart, maurice nadeau | |
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02/09/2017
Le talisman, VM Basheer, chronique de Patryck Froissart
Le Talisman, Vaikom Muhammad Basheer
Publication initiale dans le magazine La Cause Littéraire: voir ICI.
Ecrivain(s): Vaikom Muhammad Basheer Edition: Zulma

Douze nouvelles, les unes drôles, les autres sombres, d'autres sombres et drôles à la fois, sont rassemblées dans ce précieux petit recueil de VM Basheer.
Douze nouvelles, et autant de plongées au coeur de l'Inde fourmillante, grouillante, foisonnante.
Douze histoires tirées de la vie quotidienne d'une société, toujours extraordinaire pour l'occidental cartésien, où se mêlent religions, croyances, de légendes, superstitions, traditions, interdits, où ce qui pour nous est irrationnel trouve son explication et passe pour normal, réel, faisant partie de l'ordre raisonnable du monde.
Ainsi, une "banale" histoire d'amour entre un chien musulman et une chienne hindoue peut avoir des conséquences sur un crucial problème de calvitie, et cela n'étonne personne.
Ainsi le narrateur lui-même se retrouve mêlé à des évènements auxquels il participe pleinement tout en glissant dans son texte, sans grande conviction : "Disons que c'est une histoire de fantôme". Métalangage ironique amusant...
Ainsi on pénètre ailleurs dans le monde obscur des mendiants qu'un handicap ou une lourde malformation rejette aux confins des faubourgs de la misère. On y voit une espèce de fille sauvage accueillir dans la solitude de sa cahute un gnome chassé de partout à coups de bâtons: se forme alors un touchant couple de marginaux, socialement aux antipodes de Bollywood:
"Et nous vivons depuis comme deux perruches inséparables, pépiant, volant de branche en branche, extasiés de bonheur, déployant dans les rayons dorés de l'aube les plus beaux sourires de l'amour! Tankam, ma Tankam, oui, car elle est bien mienne, cette aurore de printemps que l'arc-en-ciel irise!"
L'auteur sait aussi amuser par la chronique des déboires que connaît l'inculte Abdul Khadar, dominé par son épouse érudite, dans "Pour une patte de bananes-coq" et par la façon dont il retourne finalement, brutalement, à son avantage cette relation conjugale hors norme.
On retrouve au fil du recueil le thème, récurrent dans la littérature indienne, des amours interdites ayant pour protagonistes des membres de communautés différentes, et des amours maudites, marquées du sceau d'une infamie morale. Le dénouement en est alors tragique:
"Je vous aime, et c'est pourquoi je vais mourir. Il me faut cesser de vivre. Le monde n'est plus qu'un magma brûlant, l'océan m'attend, là, devant moi, l'océan sans fond dont la fraîcheur aspirera toute ma souffrance..."
Douze nouvelles, donc, d'une grande richesse thématique, bien à l'image de la diversité et de l'intrication des cultures indiennes!
Douze nouvelles, enfin, qui révèlent le talent de conteur d'un écrivain trop peu connu.
Le tout est excellement rendu par la remarquable qualité de la traduction de Dominique Vitalyos, le texte d'origine étant en mayalayam, une des 22 langues officielles de l'Inde, parlée au Kerala, à Pondichéry et dans l'état du Lakshadweep (îles Laccadives).
Patryck Froissart
11:48 Écrit par Patryck Froissart dans Les chroniques de Froissart | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : basheer, le talisman, patryck froissart | |
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02/09/2013
Les bienheureux
Les bienheureux
A quel point le bonheur d’aimer ou d’être aimé peut-il se conjuguer avec l’acceptation de se soumettre aux exigences de l’autre, voire naître et croître à mesure que ces contraintes se changent en un asservissement s’accompagnant d’humiliations, de brimades, et, à l’extrême, de sévices susceptibles de provoquer la mort ?
C’est la question que posent les huit nouvelles de cet angoissant recueil de Patryck Froissart.
La thématique du plaisir-souffrir est ici sous-tendue par le mythe de la femme fatale, de la sirène, de la Lorelei qui joue de la fascination qu’elle exerce pour précipiter les bateliers contre les rochers où se fracassera leur esquif.
18:20 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : patryck froissart, les bienheureux, ipagination | |
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25/12/2012
Patryck Froissart: recensions pour La Cause Littéraire
Mes critiques littéraires
Pour le magazine La Cause Littéraire (cliquer sur chaque titre pour accéder à la chronique correspondante):
Lila, de Goethe, édition bilingue, La Cause des Livres - 2013
Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiers - Björn Larsson - Grasset 2013
J'ai fait l'amour avec la femme de dieu - Serge Gonat - Myriapode 2012
Histoire de son serviteur - Edouard Limonov - Flammarion 2012
La chambre de Jacob - Virginia Woolf - Gallimard 2012
Le Pont des Assassins – Arturo Perez-Reverte – Le Seuil 2012
Le poète russe préfère les grands nègres – Edouard Limonov - Flammarion
Le dictionnaire érotique de l'argot – Georges Lebouc – Editions de l'Avant-Propos
Homo erectus – Tonino Benacquista – Gallimard
Les 1001 conditions de l'amour – Farahad Zama – JC Lattès
La Ruinette – Philippe Tabary – Le Cherche-Midi
La dernière nuit de Claude Eatherly – Marc Durin-Valois – Plon
La jarre d'or – Raphaël Confiant – Gallimard
Mensonges d'été – Bernhard Schlink – Galimard
Le coursier de Valenciennes – Clélia Anfray – Gallimard
Une sainte fille – Franz Bartelt – Gallimard
Les bas-fonds du rêve – Juan Carlos Onetti – Gallimard
Assommons les pauvres – Shimona Sinha – Le Seuil
Grand-père avait un éléphant – Vaikom Muhammad Basheer – Zulma
Le ravin du chamelier – Ahmad Aboukhnegar – Actes Sud
Le talisman – Vaikom Muhammad Basheer – Zulma
L'aiguillon de la mort – Toshio Shimao – Ed. Philippe Picquier
Muss, suivi de: Le Grand Imbécile – Curzio Malaparte – Ed. La Table Ronde
17:28 Écrit par Patryck Froissart dans Les chroniques de Froissart | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : patryck froissart, la cause littéraire | |
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