27/01/2012

La traversée des Monts Noirs (Serge Rezvani)

Titre: La traversée des Monts Noirs

Auteur: Serge Rezvani

Editeur: Les Belles Lettres 2011

ISBN: 978-2-251-44419-2

430 pages

 

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Voici un roman qui sort de l'ordinaire.

Faisant voler en éclats le cours narratif linéaire du roman traditionnel, l'auteur choisit une structure polyphonique dans laquelle le personnage narrateur, intradiégétique dirait Genette, quasiment immobile dans un espace clos, isolé, fantastique (les Monts Noirs), et dans un temps défini a priori (le temps d'un étrange symposium d'ornithologues), se trouve être le récepteur-réceptacle muet des fragments narratifs que lui livrent une demi-douzaine de protagonistes d'une histoire qu'ils ont vécue ensemble totalement ou par intermittences.

Le lecteur est invité à reconstituer ainsi peu à peu la linéarité du récit par la mise en relation des éléments que chacun lui confie tour à tour dans un désordre apparent, avec, inévitablement puisque chacun ignore ce que l'autre a révélé, des redites, des contradictions, des omissions, voire des mensonges.

 

A l'étrangeté de ce roman à plusieurs voix, dont le procédé rappelle Jacques le Fataliste (les références à Diderot étant d'ailleurs récurrentes ici) s'ajoute celle de la circularité thématique, exprimée par une incessante mise en parallèle des migrations régulières des oiseaux avec les voyages obsessionnels sur le thème de la fatalité du retour que racontent les personnages: itinéraires géographiques de la Pologne à Israël, d'Israël à la Russie; itinéraires historiques des pogroms de Pologne au massacre des Palestiniens; itinéraires passionnels par les retrouvailles répétées des uns et des autres dans des cercles fermés dont le centre est Fauvette, la femme du roman, en divers lieux du globes...

 

Chacun des lieux, chacun des actants, chacun des temps historiques de référence permet, en filigrane ou par la voix de l'un ou de l'autre, de poser des questions essentielles, voire existentielles, sur un certain nombre de problèmes contemporains et sur la façon dont les vivent les hommes et les femmes directement ou indirectement concernés. Est ainsi posée par exemple tout au long du livre la question insoluble de la propriété de la terre que les uns appellent Palestine, que les autres nomment Israël.

 

Retrouver son chemin au travers de ce kaléidoscope n'est pas chose aisée. L'aventure ici est à la fois dans le texte et dans le cours de la lecture. Le lecteur est contraint de construire l'histoire, de lui donner un sens. C'est un défi passionnant, que j'ai eu un plaisir immense à relever.

 

Patryck Froissart

St Paul, le 27/01/2012

10:13 Écrit par Patryck Froissart dans Les chroniques de Froissart | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |

29/09/2011

La Mise à Nu: extrait 1

Le maître, indisposé, rentré chez lui avant l’heure, avait surpris son épouse extraordinairement nue, l’espiègle, qui ne l’avait pas entendu revenir, en beau train de batifoler caracoler cabrioler cultorgnoler follement de la cave au grenier avec l'adjoint au maire Innocent Boelaert, en transe, breloques brinquebalantes, qui lui pinçait lui agrouliait lui mordouillait en salivant les fesses bondissantes comme les singes ont usage de le faire à celles des Patagonnes.

 

Vla qu’i queur à perte haleine,

Pour attraper sin minou,

A l' cour, même à l' bass' cuijeine.

Et au guernier, tout partout1

 

Lorsque le mâle régulier, sorti brusquement de la soupente où il s’était un temps dissimulé pour apprécier la situation et se chauffer la bile, eut eu intempestivement interrompu la chevauchoire en chambre de l'échevin échevelé éperonnant l'écervelée qui fort arrutéliant s'était toute offerte au montoir, le barbichu avait précipitamment dissimulé sa courte pointe sous un couvre-lit qui ne lui appartenait pas, et s’était lâchement esquivé par la fenêtre vers la maison voisine, où sa propre (en un sens seulement, car elle était réputée très économe de savon) épouse vertueuse et verruqueuse, portant triple casaque boutonnée jusqu’au collet, avait été fort ébaubie d’abord, terriblement outrée ensuite, de le voir débarquer en cet équipage de marchand de tapis incompatible avec l'édilité.

 

Durant l’orageuse altercation née de la certitude que venaient de lui saillir du front, comme de celui d'Actéon, deux énormes andouillers, le nouveau cornupède avait serré fort fort le col désirable et délicatement potelé de la maîtresse du logis et du voisin.

 

J pélerina longtemps, en sortant de l’école, jusqu’à la rue Dervaux, s’attarda devant les grilles vertes de la maison, aux volets obstinément fermés, de son institueur,2 et scruta, renifla, écarquilla des yeux prêts à tout voir, quêtant dans l’atmosphère étrange qui envahissait la cour avec les queues de rat quelque fantomatique silhouette blanche, gracieuse et nue, jouant à loup ou à colin-maillard avec un diablotin aux pieds fourchus, à la barbichette incivile et aux « rognons qui berloquotent » (expression arthurienne), éléments qu'il assimilerait bientôt aux attribucules de l’Hermès de Praxitèle pensivement observés dans le Petit Larousse d'Arthur cruciverbiste.

 

L’homme avait pouvoir de mort sur soi et sur autrui! La révélation fut brutale, mais J s’en accommoda vite: il n’en perdit pas l’appétit, ce en quoi il ne différa pas de ses congénères.

1 Le voilà qui court à perdre haleine/Pour attraper son minou/Dehors, et dans la petite cuisine/Et au grenier, et tout partout

2 sic

16:39 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |

04/09/2011

La Mise à Nu: la critique de Christophe Vallée

Que dire en tournant la page 562 de La Mise à Nu si ce n'est qu'on vient de lire un superbe ouvrage baroque, un fleuve profond de fantaisies musicales ayant la puissance d'une symphonie?

C'est en effet un véritable fleuve palimpseste avec une composition qui rappelle celle de Céline, de Joyce, des premiers Le Clézio, de Géants, ou de La Guerre, avec un art de la citation qui vient toujours en contrepoint par rapport au texte. Les références à la fois à la littérature du Moyen Âge, de la Renaissance, du XIXe siècle, et les clins d'oeil à Diderot, à Froissart bien évidemment, à Lautréamont, au Roman Inachevé d'Aragon et à tant d'autres, entrelacés dans le texte donnent à celui-ci une puissance, une force bien supérieure aux Femmes de Sollers auquel on pourrait le comparer (évidemment à l'avantage de Patryck Froissart puisque Sollers n'a fait que copier les Anglais). Ceci sans compter l'humour, et un travail sur la langue que l'on n'a plus l'habitude de voir depuis bien longtemps. Je suis stupéfait que Patryck Froissart n'ait pas trouvé une maison d'édition «normale», mais ça ne m'étonne pas puisque mon deuxième roman de quelques centaines de pages n'a lui-même pas trouvé preneur... Ce qui fait que j'ai renoncé pour le moment à le publier.

La Mise à Nu est un véritable tableau historique mais en même temps un voyage initiatique à la Michel Leiris avec une construction éclatée dont la structure permet la réunification, un mélange de style narratif classique, de romans américains des années 20, de baroque mais aussi de ce pointillisme qu'on trouve dans le Nouveau Roman et de références à la poésie de nombreux poètes, Aragon, Baillif, Mallarmé... Tout cela s'inscrit dans un tissu métaphorique permettant aux citations de ne pas alourdir le texte. Les références historiques étant pleines d'humour n'obèrent pas ce récit initiatique et donnent à l'ensemble une «fiction de réalité» qui autorise une lecture plurielle du roman en multipliant les points de vue.

Bref! Félicitations pour ce superbe ouvrage : mon édition indique que cet ouvrage a fait l'objet d'une première publication dans mon petit éditeur en 2011 : est-ce déjà la deuxième édition ?

Encore bravo!

Christophe Vallée

Philosophe, romancier

Publications de Christophe Vallée:

- Surface et profondeur (essai philosophique)

- Apparence et réalité (essai philosophique)

- Le Crépuscule de l'Aube (roman)

 

15:25 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |

15/07/2011

La Mise à Nu: le commentaire de Toumi10

 

Bienvenue chez le ch’ti! Il n’y a pas que Dany Boon !

 

Avec son livre, Patryck Froissart n’a pas cherché à faciliter la tâche à ses lecteurs. Plutôt, c’est le contraire, il a tout fait (volontairement ou involontairement) pour monter la barre très haut, et pour l’attraper, il faut être armé d’une grande énergie culturelle et pratiquer la gymnastique intellectuelle. Quiconque lira ce bouquin trouvera des lacunes dans son instruction, car on ne peut pas tout savoir. Ceux qui sont modestes, humbles, et simples comme moi, le reconnaitront volontiers, et j'avoue personnellement que j’ai eu du mal à trouver le chemin pour le suivre. Ceux qui croient le contraire, et pensent qu’ils ont acquis assez de connaissances pour être à l’abri, pourront avoir quelques surprises!

Il faudra bien sortir le dictionnaire assez souvent, et même quelquefois il ne servira à rien !

Le talent de cet Erudit est grand et indiscutable, et le lecteur ne va pas tarder à s’en apercevoir dés les premières pages. Personnellement, je n’ai commencé à comprendre l’histoire, la façon, le style et la méthode d’écriture de Froissart qu’à partir de la 70ème page. Il tricote, et il coud avec plusieurs fils à la fois et de couleurs différentes, tout en zigzagant dans tous les sens, mais à l’arrivée, on se trouve avec un magnifique arc-en-ciel de savoir et de culture générale.

Il possède un style tout particulier, faisant chanter le verbe aux passé simple, passé antérieur, et au plus-que-parfait du subjonctif - chose moins simple - mais qui amuserait bien, au présent, notre érudit, et qui pourrait donner quelques idées et des leçons pour le futur.

 

Pendant certains passages du livre, cet intello s’emballe par moment comme un cheval fougueux, déchaîné, bouillant, plein de verve, et tant qu’il n’a pas aligné au moins dix ou quinze synonymes successifs d’un verbe, d’un adjectif qualificatif pour exprimer une idée qui lui chatouille les méninges et les neurones, il ne passe pas à la phrase suivante.

 

La poésie et la prose, à petite ou à grande dose, se mêlent à tout instant, plaidant toutes les causes.

 

On ne peut pas ne pas se rendre compte de son génie d’écrivain et de poète, et de son amour pour tout genre de poésie, écrite ou chantée par des grands comme Brel, Brassens, Ferré, et beaucoup d’autres de culture française ou étrangère, car ceci est flagrant tout le long du bouquin.

 

« La mise à nu » porte bien son nom et dans les deux sens : propre et figuré. Propre du moment que l’auteur présente des scènes de tendresse où J, le héros se trouve plus d’une fois en face de belles créatures en tenue d’Adam. Figuré, car Patryck Froissart ressuscite des histoires qui certainement reflètent des souvenirs vécus dans sa région du Nord de la France, connue jadis pour ses houillères et ses Corons, où travaillaient et habitaient les «  gueules noires » à qui Emile Zola a rendu hommage dans son livre : Germinal, des souvenirs de la vie quotidienne, bien détaillés, de l’époque : le grand froid d’hiver, la grand-mère préparant sa marmite pendant que les enfants jettent des écorces d’orange dans le « kanoun », la vie dure des parents, et tout cela m’a fait penser à notre propre enfance à Béni Yazgha, à cette vie que nous avons racontée dans les premières pages de notre forum.

 

La période choisie par Patryck Froissart dans son livre se situe entre 1947, date de naissance de J, personnage principal du livre, et sa majorité en 1968, car à l’époque la majorité était à 21 ans. J a été bercé dans une famille communiste (à l’ancienne), bon élève, séducteur, (un vrai casanova), pourvu d'une libido bien développée depuis son jeune âge, s’intéressant à la lecture, à la philo et à la politique, puis est devenu un insoumis.

J’ai beaucoup apprécié ce bouillon de culture ; dés le départ Patryck Froissart a bien traité le problème du racisme qui ravage la société Française depuis les années trente ! Il a évoqué la plupart des événement qui ont marqué cette époque, sans jamais citer la date de l’année correspondante. Je pense que l’auteur l’a fait sciemment, pour tester nos mémoires.

Il a parlé d’hommes politiques, de chanteurs, de vedettes, d’ écrivains, de poètes, de l’indépendance de tel ou tel pays, ou de l’invasion d’autres, de la guerre froide, de l’assassinat et de l’enlèvement des leaders politiques comme Martin Luther King et Ben Barka …etc , et chaque événement a été traité d’une seule phrase, et casé au milieu d’une histoire.

 

Quant aux amateurs de Langues étrangères, l'auteur ne les a pas oubliés non plus, car cette lecture est garnie d’Anglais, l’Allemand, de latin et de Ch’ti (dialecte du Nord), ce qui m’a fait penser d’ailleurs, à nous, lorsque nous parlons «  Yazghi » dans notre forum.

 

Le livre ne manque pas de scènes de plaisir et de tendresse dans ce monde de brutes ; même si certaines sont un peu «osées », j’ai beaucoup aimé le style, la description fine et agréable, d’autant que les termes employés sont pleins d’humour et de grâce, et les lecteurtrices ne peuvent que se régaler. Jamais de vulgarité. Il faut de tout pour construire un personnage, d’autant que la liberté sexuelle était une revendication de la jeunesse Française des années 60 !

 

Bravo à Patryck Froissart : vraiment c’est un livre à lire et à relire, même si au départ, on se demande si on aura le courage de continuer la lecture. C’est un défi à relever !

Encore BRAVO !

 

Je vais vous transcrire quelques passages choisis du livre, et j’espère que ce choix vous plaira. Juste pour vous donner une très petite idée sur l’ouvrage.

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J entraperçut, ce lisant, sans en posséder encore le foisonnant lexique, le penchant atavique de son espèce pour l’ostracisme et la xénophobie. Il apprendrait plus tard la définition stigmatique du horsain, la mise à l’index, l’intolérance, le préjugé, le traitement inégalitaire, le présupposé, l’animosité du coq de bassecour englué dans son monceau de fumier à l’encontre du libre migrateur de barbarie. Il s'est résigné en fin de compte à constater l’universalité de la haine de l’homme pour l’homme.

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Au plus feuillu du hallier ma daine, digue dondaine, en sa main pèsera pressera prisera pistonnera mes daintiers dilatés et puis me pamprera, turlupine, le thyrse. Nous batifolerons, muserons, nous mucherons, détalerons, nous levrauderons,...

 

J s’assit à sa place et plongea, tête baissée, comme un nageur qui fuit la touffeur et l’agitation de la plage, sans prêter attention à Arthur qui, jars jargonnant, jabot pigeonnant, ergot saillant, exerçait son art de la pariade sur les dodues gallinacées galloises dont les gloussements anglois s’estompèrent derrière le paravent que le roman tissa.

 

Dans la foulée, la débandeuse, redéboulant au corridor, avait sauté sur son consort, qui, sans faire son matamore, conceptacles flasquant dehors, pleurnichotant de tout son corps, avait tenté de fuir son sort, le dos penaud et le col tors, et, tout en le traitant de porc, lui avait envoyé très fort, la belle Angèle en rit encore, son doux genou dans les décors.

 

Quand J croisa Françoise, elle le toisa, narquoise. Il souhaita que l’Aultoise n’eût pas effacé l’ardoise et qu’elle feignît, sournoise, de ne plus lui vouloir noise. Alors d’une amicale phrase, elle l’eût mené, matoise, en l’embuscade grivoise de sa compagnie cauxoise pour un autre soir d’extase.

 

J y fut dorloté mignoté appouchenné adulé baisé adolisé talqué amicloté pouponné bradé ludiquement délangé par ses tantes, les six sœurs d’Arthur qui l’agazouliaient et lui faisaient bébelle à l’envi.

 

 

 

 

 

 

 

 

19:14 Écrit par Patryck Froissart dans Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |

30/06/2011

Lapin aux prones et aux rojins

 

Ch'lapin aux prones et aux rojins

 

T'acates un biau lapin.

Ouais, jé l'sais bin, qu'cha coûte, mais t'in prinds quand même un gros, comme cha t'in minjras deux fos, aujourd'hui et pis cor ed'main, et pour au soir, t'aras qu'à minger du «rien»: du rien, comme al dijot matante Augusta, ch'est un briquet avec du fromache, qu'in trimpe dins du café ou bin du lait battu.

Pindant qu't'es chez ch'boucher, t'in profites pou li faire décoper cheul pôv biète. Au prix qui te l'vind, i peut bin faire cha pour ti.

 

L'vèl pour el lend'main, te mettras eune liv ed pruneaux et eune démi-liv ed rojins secs dins de l'iau pour qu'i gonfièlent.

 

Et pis te fras mariner tin lapin, mais atintion, pas dins l'iau, hein, m'loute. J'vas chi t'espliquer qu'mint i fot faire eune bonne marinate:

 

te mets dins tin saladier un lite ed'bière blonte, ordinaire cha ira, un nognon, eune branque ed thym, eune feule ed laurier, tros quate grains d'poife, eune paire d'écalettes, eune liche ed vinaigue, eune queuière d'huile, te toules, et, eune fos qu'tas mis tin lapin laddins, te laiches arposer tout l'nuite.

 

El lend'main, t'arsaques tin lapin et te l'réchues avec eune loque prope.

Te l'sales à t'mote et pis te fais arvénir ches morciaux d'lapin dins du bure.

Surtout il faut qu'cha cheusse bin rousti, te vas pas chi nous faire du rouf rouf, hein, biloute?

 

Après cha te réduis t'marinate, te sais l'faire, cha, au moins, hein? Nan? In vla cor eune! Attinds, ch'tespliques! Ej m'in doutos! Queule brêle, ti, alors! Man mère, misère ed malheur, in peut dire que j'd'ai eune bonne avec ti, fieu!

 

Te fais tout simpmint boulir cha dins ch'castrole, sans l'couverque, jusqu'à tant qui resse pu fonques el mitan! Ch'est pourtant po la mer à boire!

 

T'arwètes si ch'est à tin goût, te passes tout dins ch'passe-vite, te l'mets dins t'cocotte avec tin lapin, et te rajoutes ches prones et ches rojins qu't'as fait égoutter comme i faut.

 

Te laiches tout cha cuire tout duchmint eune tiote heure, et al dernière minute t'épaissis t'sauce avec eune queuière ed farine. Incor un tiot bouillon, et, hop, edsus l'tab et ch'est fin prête!

 

Avec cha, te sers eune peuntière à l'plure eq't'écrases dins l'sauce.

 

Man mère, mais qu'ch'est bon!

 

Edmain, te fras récauffer l'ress ed lapin et te l'minjras avec eune masse ed frites, ch'te dis qu'cha!

Merci, Micheline!

17:21 Écrit par Patryck Froissart dans Cuisine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chti, prones, rojins | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |

14/06/2011

La fricadelle

 

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19:14 Écrit par Patryck Froissart dans Cuisine | Lien permanent | Commentaires (3) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |

31/05/2011

Mon lexique chti dans La Mise à Nu

 

Lexique des parlers de ch'coin-là

Mots et expressions utilisés dans le roman

La Mise à Nu

 

 

 

Abanner (s'): s'abandonner, se laisser aller, se prostituer

Abéqui: bouche bée (bec ouvert)

Abille, abile : vite, dépêche-toi, dépêchez-vous !

Abusieux: séducteur

Acali : plein de cals

Acater : acheter

Achitoter (s'): se parer avec affectation

Accorchu, écourcheux : tablier

Accourché : raccourci

Acoitir (s'): se tapir

Acruir : mouiller

Affiert : adroit, habile

Affique: épingle

Aflatter : caresser, câliner

Affuter (s'): se débrouiller

Affutiaux : petits ornements ; parties naturelles de l’homme

Afolure: contusion, blessure

Agache : pie

Agaïant: salamandre

Agarchonner (s'): fréquenter les garçons

Agazoulier un enfant: le pousser à babiller

Agligner (s'): s'agenouiller

Agobiles: objets qui n'ont ni usage ni valeur

Agneuse: acariâtre

Agriner(s’) : devenir mauvais, en parlant du temps

Agripard : patron avare

Agroulier : griffer, égratigner

Agroyer: agripper

Aheuré : dont les horaires sont strictement réglés

Ahoquer : accrocher, faire un accroc

Aïon : échoppe non couverte

Ajouque : jeune effrontée

Ajouquer (s’) : s’accroupir

Alboidier : insulter, injurier violemment

Albran : voyou, vaurien

Allourder: séduire

Amelle : grosse armoire

Amicloter : langer, dorloter, pouponner

Amitieux: affectueux

Anaine : chenille

Ancher : respirer mal, avoir le souffle court

Antipane: voile, rideau qui habille l'autel

Anusse: médaille pieuse qu'on porte au cou

Aplaidier: vanter les qualités de ses marchandises

Apotager: salir, abîmer

Applommé : épuisé, accablé de fatigue

Arambiles : vieilles choses sans valeur

Arménaches : gravats, décombres

Arbotter (s’) : se rhabiller

Arbraquette : binette

Arche-noé: salle de cabaret

Archelles : baguettes de saule, ou d’osier

Archiner (substantif) : goûter (substantif)

Archiner : manger son goûter

Arlander: lambiner, s'attarder

Arlaque : enfant bruyant, tapageur

Arlicotter: secouer, branler, agiter

Arlocher : secouer, branler, agiter

Armontière : début d’après-midi, moment où on reprend le travail après le dîner

Arnitoiles : toiles d’araignées

Arnu : orage

Arpassure : café de deuxième ou troisième passage

Arpillant: cupide, âpre au gain

Arsaquache ou rassaquache : ce qu’on retire de la soupe pour une préparation à part

Arsaquer : retirer

Arsarcir : raccommoder

Arsoule : ivrogne

Artau: grand repas

Artoils : orteils

Arvoyure(à l’) : au revoir

Arwétier : regarder

Atapir (s'): se cacher, se tapir

Atargète: cabaret où on s'attarde

Attriau, atériau: gorge, poitrine

Aveule : aveugle

Avitin: legs, héritage

Babeluttes :bonbons tendres au goût de caramel et de cannelle.

Babotte : petite lucarne de pignon

Bacatiau: voir basse-campe

Badine(à l’) : bras dessus, bras dessous

Badoulette : femme qui a beaucoup d’embonpoint

Bafiousse : baveuse

Bager: embrasser

Baiou: qui regarde bouche bée, autant avec les yeux qu'avec la bouche

Baisse : baiser de salutation sur la joue (il convient d’en échanger quatre dans le Nord)

Balon: bonbon commun

Balouffes : grosses joues, bajoues

Baquetée:os et déchets de viande que le boucher vend à bas prix

Baraquins : forains, gens du voyage, habitants d’une caravane

Barlicot: sexe masculin

Barou : tombereau

Barziner : bruiner

Basse-campe : cabinet, lieu d’aisances

Basse-danse : jeu amoureux

Batinse : poutre

Baudelée: charge que porte un baudet

Baudesse: féminin de baudet

Béfeler : baver

Bébelle: (faire bébelle): caresser le visage d'un enfant en disant « fais belle » ou « fais bébelle » pour le faire sourire.

Béber: sein

Bénache : heureux, content

Berdéler : marmonner

Berdouille : boue du Nord

Berlaffe : claque, gifle

Berlière: lambeau d'étoffe – à berlières: en lambeaux

Berlinque : fille facile

Berloquer : baller, balancer

Berquinné: contrefait, qui a les jambes tournées

Bertonner : rouspéter

Bèrziner : se remuer

Beubeux : frères de la Miséricorde qui consolaient et encourageaient les suppliciés

Beuter : regarder sans être vu

Biblot : sexe masculin

Biecquebos : pivert

Biéquer: se dresser naturellement, bander

Bigorgner : regarder en louchant

Bilonbaines : testicules

Bilteux : joueur, passionné des jeux de hasard

Binuber : se marier en secondes noces

Birlongeoire : balançoire

Bisbisse : conflit

Biscaïen : grosse bille en fer

Bistoque : cadeau, récompense

Bistouille : café très chaud auquel on a ajouté une dose d’alcool de genièvre

Blache : pâle, blafard, blême

Blandir: flatter, caresser (ancien français)

Blèfer: baver (de plaisir, de gourmandise)

Bleusse: histoire sans fondement, carabistoule

Bofe : cave

Bondi : pli fait au bas d’un vêtement pour le raccourcir

Boquet : écureuil

Borègne : habitant du Borinage

Boreine : pipe grossière

Boudaine : nombril

Boudinette, boutinette : ventre, nombril

Bouleusse : grande bassine à lessive, qui servait aussi pour le bain du samedi soir

Bourlotte, ou bourbotte : jeune fille grasse

Bouriauder: torturer

Bouserer: couvrir de bouse

Bowète : galerie, trou, boyau de mine

Bradé : gâté, dorloté

Brain : merde

Brayette: braguette

Brayou, brayousse : pleureur, pleureuse

Brèle : bon, bonne à rien

Briquet : désigne deux tranches de pain collées l’une sur l’autre et fourrées de divers composants. Terme beaucoup plus beau que l’horrible anglicisme « sandwich »...

Brissaudage, brissodage : gaspillage - Brissoder : gaspiller, perdre – Brissodeux, brissodeuse

Broquer :beugler

Broudier : derrière, cul

Brousé : sale, sali

Buot: buisson

Buresse: lessiveuse, laveuse

Burne: excroissance, nodosité sur les branches d'un arbre

Busette: bec de bouilloire, ou de cafetière

Busier : penser, réfléchir, méditer

Caberdouche: cabaret louche

Cachaloques : terme chti pour désigner des collecteurs de vieux chiffons

Cache : chasse

Cachifs : chassies matinales

Cado : chaise pour bébés

Cafotin: partie naturelle de la femme

Cahuler: criailler

Calauder: bavarder, caqueter

Calo : bille

Camanette: cancanière

Camoufliache: restes de viandes qu'on fricasse

Camousser : moisir

Campe : pétard – camper : exploser

Campernouille: salope, putain

Camuche : niche à chien

Candroule: chandelle

Cantiaux : fesses

Capageoire: femme dépensière

Carabistoules : histoires à dormir debout, fadaises, mensonges

Carée: grande quantité

Carmène: viande de basse qualité

Carnasse: cartable

Carrette : charrette, voiture, automobile

Cartoufles : pommes de terre

Catibés :mûres (baies)

Catimurons: baies du roncier

Catoulles : chatouilles

Caudron: renoncule

Caufourer:s'échauffer, fermenter, démanger

Cazéye : asticot, larve servant d’appât pour la pêche

Chanonesse : débauchée

Chenique : alcool fort

Chicklet : chewing-gum

Chiler: siffler (vapeur)

Chine: grimace

Chirloute : mauvais café

Choler: bousculer

Cholette : boule en bois

Chouiner: fesser

Chuchette : boire sin jus al chuchette : boire son café à petites gorgées en laissant fondre le morceau de sucre le plus lentement possible sur la langue. C’est un art difficile.

Cinsier : fermier

Claquart: pétard

Codin : jeune coq

Comodieux: riche

Convers: retraite, abri. Commerce amoureux (ancien français)

Cotron : cotillon, jupe

Cotronner : avoir une relation charnelle avec une femme

Cougnolles ou coquiles : brioches traditionnelles de la Saint Nicolas ou de Noël

Coule : couille

Coulonneux : terme chti désignant un éleveur de pigeons voyageurs à concours

Counette : sexe de la femme

Courtil : jardin

Coyette (être à s’): être bien

Crane : beau, bien arrangé, bien habillé

Crape : salissure; femme malpropre

Crapé : sale, terreux, crasseux

Craque: mensonge

Cras-nez : morveux

Cron, cronque : contrefait, contrefaite

Croupette (à) : accroupi

Cru, crute : mouillé(e)

Cruauder : arracher les cruaux, les mauvaises herbes ; sarcler

Cufarte : grosse femme paresseuse qui aime s’avachir au coin du feu

Cul païelle (à): à la gredindelle

Cutourniaux :culbutes, pirouettes

Dache, dachette : clou

Dal : cochon, verrat

Dallache : désordre – Queu dallache ! Quel désordre ! Quel gâchis !

Débauché: attristé, malheureux

Décafoter : fouiller, gratter

Décampe: étage

Décarocher : raconter n’importe quoi, délirer

Déconcané : décontenancé

Défiquier: décolleter, découvrir la gorge

Déflinquée : maigre

Défunquer : mourir

Dégavarlé : qui a la poitrine découverte

Déglaminter (se) : se lamenter

Dégrivaler: dégringoler

Déguène: allure, comportement

Dékerquer: décharger

Délaque(cha quéiot al) : il pleuvait des trombes

Déloufer : vomir

Démaflié: mal en point, en particulier un lendemain de fête trop arrosée

Démandibuler : casser la mâchoire

Démaquache: vomissure

Démousquinage: démolition, destruction

Dénorter : changer d’avis

Desbotter (se) : se déshabiller

Desgoncé: déçu, désappointé

Destriver : nier

Détricher: séparer, trier

Dévérinner (se) : se déhancher, comme si on est monté sur un vérin

Dévirouler: dégringoler

Déwanner : sortir qqch d’un orifice étroit, dégainer

Djèter: bourgeonner

Drache : pluie

Dringuelle : pourboire, étrenne

Drisse : diarrhée

Droule : femme de mauvaise vie

Droulion : servante sale, souillon

Ducasse : fête foraine communale annuelle

Eauffe (ou auffe, hauffe, wauffe): gaufre

Ebeulé : ahuri

Escafiotte: cosse des pois, fèves, haricots...

Ecafure : pourboire – Voir aussi dringuelle

Echuché d’Bermerain : avare

Eclette : éclat d’ail

Eclites : éclairs

Ecloi: urine

Ecour : entrecuisse

Ehancé : hors d’haleine, essoufflé

Ehure, hayure ou haïure: haie

Emberdouiller, imberdouller : couvrir de boue, de berdouille

Embroquer (s'): s'endormir

Enfunquer : empuantir, s’agissant particulièrement de fumées

Erloqueter: wassinguer

Ennoeiller: regarder une chose avec l'envie de se l'approprier

Ensacquer: mettre en un sac

Epardre: répandre, épandre

Epautrer : écraser, aplatir

Epoquer: acculer contre un mur

Epoufer (s'): s'étouffer (de rire)

Equette : copeau

Escafoter : gratter, tisonner, tripoter

Escamiau: partie surélevée d'une grange

Esclachoire: lanière

Espiture : éclaboussure

Esquinté : fatigué, fourbu

Estabrique: partie naturelle de la femme

Estoquer(s’) : s’étrangler, s’étouffer

Etole, étolette : petite construction annexe, en jardin ou attenante au corps de logis, débarras, pièce à charbon. Pouvait être l’abri nocturne d’une chèvre, ou d’un mouton

Fache : couche, lange

Fafiéler : bredouiller, en bavant ; parler avec difficulté

Farcé : en retard, pour ne s’être pas réveillé à l’heure

Fiche: suppositoire

Fième: mucosité

Flatte : bouse de vache

Fonc, foque, foncques : seulement, rien que…

Fouan : taupe

Fricadelles : boulettes frites de pain (trempé dans le lait et la bière) et de hachis de bœuf et de porc

Frimaire : homme grand et maigre au caractère flegmatique

Frioler: frémir (eau sur le point de bouillir)

Fronchiner: tortiller

Froucheler: tripoter, peloter (une femme)

Fucheau : putois

Gadroulier: toucher, caresser

Gadrouliète: mijaurée, précieuse

Gaïette, ou gaillette : morceau de minerai de houille, qui se ramassait sur les terrils

Gailler, gaille: noyer, noix

Gaiole : cage

Galatasse : cabinet de verdure

Gardin: jardin

Gaudinette: jeune fille vive, qui aime le plaisir

Glaine : poule

Godain: braises sous la cendre

Gogue: noix

Grisir : devenir gris

Groéte : petite fille méchante, qui se conduit comme une furie

Grognou, grognousse : grognon, pleurnichard, pleurnicharde

Grolle : espèce de corneille qui a un cri fort désagréable

Gruger : avoir froid

Guernoter: grelotter

Guerziller: grelotter

Guerzin: grésil, petite grêle

Gueulette : petite bouche

Guife : figure, visage

Guignette: œillade

Guiler: avoir peur, fuir le combat

Guince : cuite, ivresse – Queune guince ! Quelle cuite !

Guinse (faire el) : faire la noce

Halau : saule

Hogéneries : violences sexuelles contre femme

Hoguiner: se livrer à des hogéneries

Huche : porte, huis – Va-t-in à l’huche : sors d’ici ! Prends la porte !

Huchelet: petite porte qui s'ouvre dans une plus grande

Hurion: hanneton

Imberner: enduire

Infliquer(s’) : se faufiler

Infuter: enfoncer

Ingrinquer (s’) : se coincer

Inquenne: échine

Inraquer : embourber

Inrasasiape : insatiable

Joquer : s'arrêter, stopper

Laitison : pissenlit blanchi dans une taupinière

Lamplumu : compote de pommes repassée au four

Langreux, langreuse : squelettique

Leu : loup

Libouli : sorte de crème pâtissière

Louchet : bêche rectangulaire

Louppe : lèvre – Faire s’louppe : faire la grosse lèvre, bouder

Loute, biloute, louloute : termes pour désigner le sexe masculin; apostrophes affectueuses : viens chi, m’loute : viens ici, mon enfant…

Lumechon : limace

Machuqué : abîmé, piqué

Maclotes : grumeaux

Magonion : soufflet, gifle, claque

Maguet : bouc

Malo : taon

Malotter : disputer, corriger

Mangoniser:donner bonne apparence à ses marchandises

Manoque : panier dans lequel on fait nicher les pigeons

Manoqueux : paresseux, pédant

Mappe : bille

Maquée: fromage blanc

Marale : gamin sans expérience

Margnoufe : coup

Marie-madou : femme obèse

Marmouser: marmonner

Marouner: courir les filles (ou les garçons)

Matte : fatiguée

Mayète : menu bois pour allumer le poêle

Méquène : servante; jeune fille

Michorelle : pince-oreille, forficule

Miler : guetter, épier

Miroulle : richard

Misseron : moineau

Miue ! Mange ! du verbe mier, manger

Mofler: recaler (à un examen)

Molettes (faire des): faire des manières

Mordreux : méchant, prêt à mordre

Mouflu: synonyme de auflu

Moulon : asticot

Mouser : faire la moue

Moussoile : belette

Moute-li : montre-lui

Mouter : traire

Mouviar : merle

Muchette : cache-cache – se mucher : se cacher

Muterne : motte de terre couvrant une taupinière

Nactieux : qui fait le difficile, le dégoûté

Naquer : renifler, humer – Substantif : naque : malpropre

Naquetout : mêle-tout

Nasse : morve

Négresse : poêle à charbon

Niflette : nez qui coule

Nique doule : couillon

Noirglache: verglas

Noncalieux: paresseux

Nonuches : choses sans valeur

Noulle : nouille

Osielle: femme qui n'a pas très bonne presse

Ossiaux : os

Pallée : pelletée

Panchelot : ventru, pansu

Pane: tuile

Patacons :rondelles frites de pommes de terre

Paterliqueux: dévot qui perd son temps à prier

Paterliquier: réciter (des prières)

Patiau : 1- boue 2- emmerdement – Queu patiau ! Quel ennui, quelle merde !

Patriquer: patauger

Peineux: honteux

Pennetières, peimes-tierre, pétotes : pommes de terre

Péoule : coureuse

Pépette : derrière, cucul (enfantin)

Perchèle : bleuet, barbeau

Pertéloir: anus

Perziais : nom rouchi de Préseau (près de Valenciennes)

Pétote : pomme de terre

Pétrole: conte, mensonge

Pévèle: pâture

Piessinte : petit sentier

Pipioter: piailler comme un oisillon

Pis : puis

Pleumer: éplucher

Plousse: coureuse

Pluquer: manger lentement, à petites bouchées, sans appétit

Polir: repasser (le linge)

Polissage: action de polir (cf ci-dessus)

Poquettes volantes : varicelle

Pourcheau de mur : cloporte

Pourrisse: féminin chti de pourri

Praute: blague

Prone ( avoir s’) : être soûl

Prones : prunes

Pureler : épandre sur un jardin le contenu de la fosse d’aisances

Purière : fosse à purin

Quéière : chaise

Quéïr : tomber, choir

Quénèque : bille

Querpillon : trottoir

Querre : chercher

Quervé (être): être soûl

Queuette (faire) : faire l’école buissonnière

Queule : chiendent

Queveau d'l'apocalisse: le cheval de l'Apocalypse (femme grande et maigre)

Quier : chier

Racoufter (se) : se rhabiller

Rafantir: retomber en enfance

Ragrigner (se): se ratatiner

Ramoncheler (se) : se recroqueviller

Randouiller : frapper fort

Rapiat : avare, grippe-sou

Raquion : crachat

Rasiner : racler un plat, une casserole..., y ramasser ce qui y reste, avec un morceau de pain, par exemple.

Raton : gifle

Ratons : crêpes

Rébulé : son de blé

Reculot : dernier-né d’une fratrie

Réhu : fatigué

Renculoter : pousser, acculer dans un coin

Répamer, rispamer : rincer

Rhabillures : habits neufs

Rigaudaine : rossée

Rigodée : averse abondante

Rimée : gelée blanche

Rinflinquer : répliquer vertement

Robiner : glaner

Roïette : petit sillon

Romatiques : rhumatismes

Roupieux: honteux

Rouselant: rougissant, rouge de bonne santé

Ruque: motte

Russes (avoir des): avoir des difficultés, des problèmes

S’agriner : devenir mauvais, en parlant du temps

Saint Quertophe: saint Christophe

Saisissure: frayeur vive

Saquer : tirer, prendre – Expression : « Saque d’dins, ch’est du bège » : Sers-toi, prends-en, c’est du belge (ce n’est pas cher, c’est du produit de contrebande)

Sauret d’étalache : personne très maigre

Sauret : hareng saur

Sécral : personne très maigre

Seille, seilleau : seau

Souglou  ou seglou : hoquet

Sourite: souris

Taïon : bisaïeul

Tape-daches : pied de cordonnier

Taques d’antile : taches de rousseur

Taudion : logement étroit et sale

Tchier : chier

Tertousses : tous

Tianbernant (daller in) : marcher les jambes écartées, comme si on a quelque chose qui pèse dans la culotte

Tignon : chiendent

Tioire: femme ayant la mine pâle

Tiot, tiotte : petit, petite

Tiot bite: s'emploie pour apostropher un jeune garçon à qui on veut signifier qu'il n'est encore qu'un enfant

Tirlibibis : jeux de hasard dans les ducasses

Torsélion: trognon

Tortiner : perdre du temps, traîner

Tototes : seins – Synonyme : gougouttes

Toubac: tabac

Toudis : toujours

Tourbisions: vertige

Tourpiner: mijoter, comploter

Toutoule : fofolle

Toutoute: chienne de compagnie

Tranenne : luzerne

Trottement: tout de suite, vite

Troule : femme de mauvaise vie

Troussepète: fillette dont le jupon est retroussé à l'arrière, pour éviter qu'il se salisse

Truches : pommes de terre

Truiette : petite cochonne

Tubin : petit seau

Tuter : sucer

Vingt diousses : vingt dieux (juron)

Vir (verbe) : voir

Vitrot: grand-mère vitrot (dont on attend la mort et l'héritage)

Warlouque : qui regarde de travers (au propre et au figuré)

Wandroule : coureuse, prostituée

Wiche : biloute

Yard: liard, sou

Yoïche : visqueux

Yoyotte : ingénue

Zièpe: savon mou

 

17:21 Écrit par Patryck Froissart dans Chti, Mes ouvrages publiés | Lien permanent | Commentaires (2) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |

Min patois

Dans mon dernier roman, La Mise à Nu, je me suis employé à valoriser notre parler chti.

J'ai puisé, pour ce faire, dans mon propre bagage linguistique d'enfant du pays, et je me suis beaucoup inspiré de l'ouvrage de Gabriel Hécart, le dictionnaire Rouchi-Français de Gabriel Antoine J. Hécart, édition de 1854.

J'ai inséré à la fin du roman un lexique reprenant et traduisant une grande partie des termes et expressions chtis utilisés dans le texte.

Ce lexique est reproduit sur ce bloc (je préfère le mot bloc au mot blogue) dans la rubrique:

Mon lexique chti dans La Mise à Nu 

 

17:18 Écrit par Patryck Froissart dans Chti | Lien permanent | Commentaires (0) | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook | | | |  Imprimer | Pin it! |